Dans ce patchwork d'images et de sons, seules quelques photogrammes sont beaux, quelques (très) rares interprètes ont la grâce. C'est bien peu. Le reste est vulgaire, incohérent, et surtout très laid. D'une modernité poussée au paroxysme, complètement désincarnée. Comme du sérialisme cinématographique raté, dans tous ce qu'il a de pompeux et d'inhumain. Dans tout ce qu'il a d'anti-cinématographique, par son jusqu'au-boutisme revendiqué. Ne parlons pas de toutes ces voix qui se télescopent, qui ne veulent plus rien dire, elles aussi d'une triste vulgarité. De la philosophie au rabais. Agrémentée de musique classique (Bach entre autres, rien que ça), de temps en temps poussée à fond. Des citations en veux-tu en voilà. Et Marie dans tout ça? L'Annonciation se fait sur le parking d'une station service. Marie joue au basket, elle se fout à poil (elle n'est pas la seule à se trimbaler nue on ne sais pourquoi d'ailleurs...). Joseph? Un rustre, un idiot pour tout dire. Une vraie tête à claques. L'univers de Jean-Luc Godard est peuplé de ces paumés qui fument, comme pour mieux passer leur temps alors qu'ils n'ont plus aucune étincelle de vie, et mieux se meurtir. L'art – mais peut-on encore parler d'art ? – de Jean-Luc Godard est complètement sclérosé. Il recycle de vieilles méthodes, n'a plus rien à dire, reformule des choses qu'il ne sait plus exprimer... Le néant. Ce film n'est même pas un film, il s'autodétruit sous nos yeux, il n'est même pas construit. C'est une suite d'essais, de bouts de pellicules sans aucun intérêt, avec de temps en temps une parole, un son, une image qui ressort. Et encore, je suis bien généreux. Que retenir de tout ça? Que l'on a perdu son temps, que Godard a gâché de la pellicule, qu'il ne reste plus rien de la Nouvelle Vague et que son héritage est mortifère (voir Desplechin, Honoré et tous ces réalisateurs dans une impasse). Zéro pointé.
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