dimanche 17 juin 2018

« Boris Godounov » (Borís Godunóv) de Modeste Moussorgski (1869)

    Existe-t-il opéra plus sombre et plus puissant que le formidable « Boris Godounov » de Moussorgski ? Deux de ses composantes en font une œuvre tellurique, à la force démesurée : ses influences folkloriques russes, rudes, presque sauvages, le compositeur ayant fait le choix délibéré de quitter les rivages de l'opéra allemand ou italien pour s'immerger dans la musique populaire slave, et son intrigue dramatique au possible, directement inspirée de Shakespeare et de son « Macbeth ».

L'opéra de Moussorgski suit la trame du drame écrit par Pouchkine. Godounov, gravitant dans l'entourage d'Ivan le Terrible, prend le pouvoir après avoir fait assassiner le jeune Dimitri, dernier des descendants d'Ivan. Devenu Tsar après avoir été élu par l'assemblée des boyard, les nobles russes, Godounov devient un souverain éclairé, qui modernise son pays et œuvre pour son peuple. Mais alors que la famine sévit, Godounov est pris de remords : le meurtre qui lui a permis d'accéder au trône le hante nuits et jours. Sa culpabilité le ronge de plus en plus, et le coup de grâce arrive quand il apprend qu'un usurpateur se fait passer pour Dimitri, revenu d'entre les morts et marchant à la tête d'une armée sur Moscou.

Le drame de Pouchkine, quasiment repris tel quel par Moussorgski, est un modèle de tragédie russe, mêlant intelligemment influences occidentales et slaves. La quête de pouvoir insensée, l'hubris démesurée de Godounov, se mêle à la culpabilité chrétienne, à cette conscience omnisciente, qui ne permet pas de repos. La douleur, si présente dans la culture russe, y est omniprésente : Godounov agonise lentement, et paie pour le crime qu'il a commis. Mais le coup de génie de cette tragédie, c'est cette image du double maléfique, du revenant, si j'en crois mes lectures historiquement véridique. Godounov se confronte à Dimitri, innocent assassiné et usurpateur perfide à la fois. Bien et mal sont entremêlés, et comme tout tyran étant parvenu au pouvoir par le sang, Godounov périra par l'épée, ou presque.

Autre aspect qui confère à cette œuvre sa grandeur dramatique, le fait qu'à l'inverse du Macbeth de Shakespeare, Godounov ait un visage humain : il veut le bonheur de sa fille et de son fils, il est soucieux de son peuple, il semble même qu'il ait été un grand Tsar réformateur historiquement parlant. Pour autant, l'Histoire et l'histoire ne retiennent que le régicide fondateur de son règne. La foule comme Godounov lui-même lui dénient toute légitimité dès lors que son accès au pouvoir s'est fait dans le sang, ce qui est tout à fait incompatible avec un pouvoir éclairé.

Et quoi de mieux que la musique slave, aux harmonies pleines et rugueuses, pour rendre compte de ces tourments ? Si dramatiquement parlant, « Boris Godounov » est déjà un chef-d’œuvre, musicalement parlant, c'est un monstrueux diamant noir, réservant qui plus est des moments de grâce absolue. La richesse harmonique de cette œuvre laisse pantois. Musicalement comme vocalement, les différents passages marquent par leur contraste sonore, par leur complexité et leur évidence à la fois, dès l'ouverture et le prologue. 

D'Arvö Part à Moussorgski en passant par Borodine, Rimski-Korsakov ou encore les chœurs anonymes de moines orthodoxes, les défenseurs de la musique slave dans ce qu'elle a de primitif et d'extrêmement sophistiqué à la fois sont les meilleurs passeurs de ces harmonies si particulières. Et l'on retrouve cette force musicale dans les nombreux chants de la foule, électrisants et hérissant le poil, par leurs harmonieuses dissonances. De même, les moments purement instrumentaux sont tout aussi prenants, mêlant habilement suavité symphonique et folklore russe. Et que dire des monologues chantés ? Le moindre des seconds rôles peut se révéler bouleversant : le sage Pimène, l'Innocent, faible et fort à la fois, le perfide Chouïski, ou encore le truculent moine Varlaam. Sans oublier, bien sûr, Boris Godounov, terrifiant et touchant à la fois.

J'ai eu la chance d'assister à cet opéra hier soir à Bastille, dans une mise en scène d'Ivo van Hove, dont je ne peux m'empêcher de toucher quelques mots. Tout d'abord, chapeau bas aux musiciens et chanteurs. Le chef Vladimir Jurowski rend toute la subtilité et toute la grandeur de la partition de Moussorgski. Le chœur est décidément extraordinaire. Mais les interprètes vocaux sont plus encore dignes d'éloges. Je retiens notamment Ildar Abdrazakov, qui EST littéralement Godounov, vocalement et scéniquement parfait, Ain Anger en formidable Pimène, basse à la voix ample et sonore, et Vasily Efimov, inoubliable Innocent presque nu, avec une voix de ténor claire, sonore elle aussi et au beau timbre. Le reste de la distribution est de la même qualité, je regrette juste la voix un peu sourde du massif Maxim Paster, ténor incarnant toutefois le Prince Chouïski avec ce qu'il faut de duplicité et de brio pour convaincre totalement.

Parlons maintenant des choix scéniques d'Ivo van Hove. Je m'en suis rendu compte après la représentation, c'est le metteur en scène des « Damnés » de Visconti, montée avec la Comédie Française en 2016, une mise en scène qui avait beaucoup fait parler d'elle, à grands renforts d'effets vidéos. Le moins que l'on puisse dire c'est que van Hove est égal à lui-même, et se caricature presque : on retrouve les effets vidéos superfétatoires qui masquent le manque d'inspiration de la mise en scène, minimaliste au possible. Deux couleurs dominent : le rouge et le blanc, le sang et la pureté. Un dualisme qui n'est pas de très bon augure, et de fait toute la représentation est de cet acabit, avec son symbolisme bien appuyé, à grands renforts d'images de couronne démesurée ou d'enfants fantômes voire assassinés. 

Heureusement, je ne peux pas dire que van Hove dénature complètement l’œuvre d'origine : malgré son outrance et son manque criant de subtilité et d'inventivité, la mise en scène ne verse pas tout à fait dans le grand guignol, ouf ! Son choix de faire se dérouler l'intrigue dans un XXème siècle soviétique ou un XXIème siècle poutinien terne, sale et gris n'est d'ailleurs pas sans intérêt, tant l'histoire du peuple russe se répète pour son malheur : d'Ivan le Terrible à Poutine en passant par Godounov et Staline, les Russes ont eu à subir un nombre de tyrans impressionnant. Mais l'intrigue pourrait également se dérouler dans n'importe quel autre pays ayant à subir les affres de la tyrannie. Ivo van Hove parvient ainsi à rendre cet opéra universel et intemporel, ce qui n'est déjà pas si mal. Même si ce choix masque sa faible inspiration et fait regretter la splendeur qu'aurait pu être ce « Boris Godounov » replacé dans son époque. Je ne peux ainsi que songer à la version mise en scène par Andreï Tarkovski, qui devait être bien plus inspirée et réussie !

Ivo van Hove peine ainsi à maintenir le spectateur en haleine le long des deux heures de représentation avec sa mise en scène rachitique, et c'est alors l’œuvre de Moussorgski qui reprend le dessus : le livret et la partition captivent par leur grandeur, brillamment incarnés par de talentueux interprètes. Malgré les défauts de cette version 2018, il s'agit donc d'une réussite certaine, surtout d'un point de vue musical (étonnant non ?), permettant d'apprécier d'autant plus cet opéra grandiose, chef-d’œuvre absolu de Moussorgski... et plus largement de la musique occidentale.

[4/4]

samedi 16 juin 2018

« Prince Vaillant » (Prince Valiant in the Days of King Arthur) de Harold Foster (1937)

    « Prince Vaillant » ou en anglais « Prince Valiant » (avec un seul « l » et le « i » juste après) est un grand classique de la bande dessinée. J'ai découvert ce héros et ses aventures, contemporaines du Roi Arthur, dans ma jeunesse, avec la série animée éponyme. Inutile de préciser que c'était l'un de mes dessins animés préférés, et encore aujourd'hui, plus de 20 ans après, je me souviens de certains épisodes et personnages, tant la série m'avait marqué. Plus tard, en me plongeant dans l'art de la bande dessinée et en lisant des ouvrages de référence, j'ai pu voir des extraits de la bande dessinée d'origine. La composition magistrale des vignettes, le noir et blanc sculptural, l'audace de certains passages à la fois oniriques et philosophiques, ne pouvaient qu'aiguiser ma curiosité.

Je me devais donc de lire ce fameux comic qui semblait être un chef d’œuvre inestimable du Neuvième Art. Bien évidemment, la série est quasiment introuvable à l'heure actuelle, et pendant des années, comme dans toute bonne chasse au trésor, j'ai dû chercher longtemps sans grand espoir d'avoir un jour ne serait-ce qu'un exemplaire entre les mains. C'est aujourd'hui chose faite, grâce aux bibliothèque de Paris (que ferait-on sans nos chères bibliothèques...) : j'ai pu ainsi lire les 3 premiers tomes de la série, allant de 1937 à 1943. 

Et si obtenir un exemplaire de « Prince Vaillant » se mérite... il en va de même pour sa lecture ! Car Valiant est une série archaïque à bien des égards. Tout d'abord, c'est une accumulation de planches uniques, car à l'époque la série était diffusée, comme de coutume alors, dans un journal hebdomadaire, planche par planche. Ce qui fait que chaque page débute par un résumé de la précédente, et s'achève sur un teasing de la suivante... Et c'est perturbant, car de temps en temps on lit le résumé, ce qui brise le rythme de lecture, parfois on le passe, car souvent c'est de la simple redite sans aucun intérêt... mais quelquefois y sont incluses des informations indispensables pour comprendre la planche... Perturbant vous dis-je.

De plus, pas de bulles pour retranscrire les paroles des personnages, tout est écrit en mode « récitatif », en haut ou bas de case. Cela dit ce n'est pas le plus gênant. Ce qui m'a le plus décontenancé, c'est le ton très daté du scénario et de la psychologie des personnages. Valiant est un jeune homme fougueux qui ne songe qu'à massacrer ses ennemis, sauf en de rares occasions quand l'un d'eux se montre suffisamment noble, drôle ou pitoyable pour mériter sa miséricorde. En guise d'humour, lourdingue au possible, quelques diatribes contre les femmes jugées juste bonne à régner... sur le foyer familial, à geindre ou à papillonner des yeux pour séduire le pauvre mâle bagarreur ; des passages douteux du type (je cite, sic) « Val trébuche bientôt sur un signe indubitable du passage du courageux et humoriste Gauvain », et l'on voit un bonhomme raide mort une grosse épée plantée dans le cœur, et j'en passe.

Si Valiant a quelque défauts : son orgueil, son arrogance, son impatience, il est aussi un modèle de force et de brutalité. Sans aucun doute était-ce un parangon de virilité pour le citoyen américain du milieu du XXème siècle. Néanmoins c'est peu dire que cette image d'Epinal n'a pas survécu au temps. D'autant que Valiant avec sa coiffure figée de Playmobil et son visage de cire n'est pas non plus un personnage des plus complexes... Et de fait, la quasi totalité des personnages de cette épopée flamboyante est très binaire, visuellement comme psychologiquement. Les mages ont des robes avec des étoiles et des lunes, les méchants ont des rictus bien fourbes, etc. etc. Toutefois, à de rares passages, certains personnages se révèlent un brin plus complexes et touchants, comme le géant du tome 2 ou le jeune infirme du tome 3... Mais ce ne sont à chaque fois que 2-3 pages sur 120... Idem, les passages onirico-philosophiques sont l'exception qui confirme la règle : 2-3 pages à tout casser par tome.

En bref, si je salue le style graphique de Foster, impressionnant il est vrai, notamment dans sa composition du plan puissante et dans la finesse des détails, je suis plus circonspects quant à certaines facilités visuelles propres à son époque (ah les brushings impeccables des damoiselles et damoiseaux so 1940 et le visage de poupon de Valiant...) et je suis effaré par la balourdise du scénario, à de trop rares occasions illuminé d'éclairs de génie. Je ne peux m'empêcher de comparer Valiant à « Little Nemo », créé 30 ans plus tôt par le génial Winsor McCay. Et c'est peu dire que Nemo offre un plaisir de lecture ô combien plus subtil, avec ses visuels au goût parfait dans leur fantaisie débridée, avec des personnages bien plus complexes l'air de rien comme Flip, l’histrion « ami-ennemi » de Nemo. Si je devais retenir une bande dessinée fondatrice, ce serait donc bien celle pensée et mise en images par McCay, et non ce Valiant lourdaud, même si la bande dessinée de Harold Foster possède des qualités indéniables et a été un jalon dans l'histoire du Neuvième Art.

Exception faite de « Little Nemo », donc, je ne peux m'empêcher de penser combien la bande dessinée franco-belge, victime de censure ou d'auto-censure certes, est bien plus humaine et bien plus riche que sa cousine outre Atlantique. Pour tout dire, c'est bien d'humanité que manque « Prince Vaillant »... Je ne pense donc pas partir à la recherche des tomes suivants, je préfère continuer mon exploration de la BD européenne, bien plus intéressante à mon goût. Même si j'ai été heureux d'avoir pu enfin lire les aventures de Prince Valiant au temps du Roi Arthur.

[2/4]

samedi 2 juin 2018

« L'Homme qui tua Don Quichotte » (The Man Who Killed Don Quixote) de Terry Gilliam (2018)

    Je ne m’étendrai pas sur la genèse de « L’Homme qui tua Don Quichotte ». Pour cela, je vous enjoins à vous référer à l’excellent documentaire « Lost in La Mancha », qui narre les déboires invraisemblables que Terry Gilliam a subi en tentant de réaliser ce film, déboires tellement « bigger than life » que le présent long métrage a failli ne pas voir le jour à de nombreuses reprises, et qu’il vient de sortir sur grand écran 20 ans après le début de sa production.

20 ans à lutter à contre courant, 20 ans de malchance, toutes ces années et toutes ces péripéties font que le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur de l’attente des spectateurs, elle aussi démesurée. Et pour cause, si ce film démontre une fois de plus combien l’inventivité de Gilliam est foisonnante, combien son style est particulier et combien il a de talent, je ne peux qu’être relativement déçu à l’idée que l’ex-Monty Python n’est pas passé loin du chef-d’œuvre.

Les acteurs, comme souvent chez Gilliam, sont excellents, Jonathan Pryce et Adam Driver en tête. On regrette l’absence de Jean Rochefort (paix à son âme) et de Johnny Depp, moins celle de Vanessa Paradis, mais le duo d’acteurs principaux finalement à l’affiche a suffisamment de métier et de talent pour (quasiment) les faire oublier.

Les décors et les costumes sont eux aussi dignes de la réputation de Gilliam, réalisateur que l’on peut qualifier sans trop se tromper de baroque, génial caricaturiste à l’image d’un Fellini. Les passages dans le château de l’oligarque sont par exemple somptueux et surprenants, hélas tout le film n’est pas aussi digne d’intérêt visuellement, même si Gilliam se coule dans les codes de la peinture espagnole façon Goya. En effet, ce film semble réalisé par un Espagnol, tant l’imagerie à l’œuvre parvient à incarner l’âme espagnole, noire, rude et torturée, même si quelques clichés ne nous sont pas épargnés. Les pérégrinations de notre Don Quichotte et de son Sancho Panza d’écuyer sont convaincantes : on se croirait plongé dans le roman de Cervantes, même si je ne l’ai pas lu. Disons qu’au moins, Gilliam réussi à donner vie et corps au mythe tel qu’on peut se le représenter.

Maintenant, « L’Homme qui tua Don Quichotte » n’est pas exempt de défauts. Le premier et le plus dommageable est la maladresse de son rythme. Si la première partie du film est réussie et savoureuse, notamment en prenant le temps de dépeindre le quotidien d’un tournage de film centré sur la figure d’un réalisateur désinvolte et imbu de lui-même (Adam Driver), le long métrage vire rapidement au grand n’importe quoi, et n’en finit plus de finir, au gré de scènes qui s’enchaînent pour semble-t-il conclure l’intrigue… et finalement la relancer. Il en résulte une impression de fatigue : on se demande où Gilliam veut en venir alors qu’il semble tourner en rond et ne pas savoir quoi faire des enjeux qu’il a fait naître.

Deuxième défaut de taille : le scénario terriblement confus et à moitié raté tant « L’Homme qui tua Don Quichotte » ressemble à un soufflé qui gagne en envergure avant de se dégonfler progressivement, devenant une espèce de coquille vide purement visuelle. C’est la marque de certains autres films de Gilliam, mais là ça devient particulièrement prégnant : une fois passée la satire du monde cinématographique et de ses bassesses, et une fois entamée la fable sur la folie un peu trop appuyée à mon goût, il ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent, et les personnages finissent d’ailleurs par enchaîner les incohérences. D’autant que Gilliam se fait lourd quand il cherche à nous perdre avec les tribulations de ses personnages. Passer des gitans aux terroristes islamistes puis aux réfugiés en quelques minutes, ça reste un peu sur l’estomac tant le cinéaste fait preuve de balourdise, même si mettre ces sujets sur la table ne manque pas d’intérêt ni de courage. Dommage qu’ils soient complètement survolés et qu’on peine à comprendre pourquoi ils surgissent tout à coup dans l’intrigue.

Enfin, la réalisation et certains choix esthétiques m’ont déconcerté, à savoir ce goût pour le sordide, qui là aussi fait partie du style si particulier de Gilliam, mais qui prend trop de place et finit par écœurer (ceci explique sans doute cela). Ce défaut est lié à la thématique de la folie longuement abordée dans ce film, sous un angle qui n’est ni humaniste ni poétique, mais plutôt tragique et douloureux. Le Don Quichotte du film passe clairement pour un fou à lier, et ne fait pas franchement sourire, même si certains passages sont très drôles. Le jusqu’au-boutisme des personnages de Gilliam fait un peu froid dans le dos, et met quelque peu mal à l’aise. Preuve sans doute de l’efficacité du film, mais également de son ton assez monolithique, sorte de sombre bad trip de 2 heures parcouru de quelques rares éclairs de lumière.

« L’Homme qui tua Don Quichotte » est donc un film assez éprouvant, parfois appréciable, mais pas aussi pertinent ni généreux que je l’aurais souhaité. Il ne s’agit pas non plus d’un plantage, plutôt d’un entre-deux, un long métrage moyen qui n’est que l’ombre de ce qu’il aurait pu être. Mais au vu de ses  terribles conditions de réalisation, on ne peut que s’estimer heureux qu’il ait pu être achevé et apprécier un film tout à fait honorable, réalisé par un réalisateur talentueux, qui a encore des choses à dire.

[2/4]