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vendredi 15 avril 2011

« Les Amants du Pont-Neuf » de Leos Carax (1991)

    Le stéréotype du drame misérabiliste français. Exactement ce que l'on est en droit d'attendre du bobo/cinéphile/parisien jusqu'au bout des doigts en manque d'inspiration, ou encore du trentenaire/adolescent attardé qu'était certainement Leos Carax à l'époque où il tournait ce film. Un film qui ne dépareillerait pas aux côtés du fameux « Subway », autre fleuron du cinéma français infantile/rigolo/foufou/criard/nigaud estampillé fin des années 80. Comment un être humain a-t-il pu nous pondre un truc pareil? Tentons de nous mettre dans la peau du bonhomme : j'aime le cinéma et je veux même être artiste, et puis de toute façon je me dis que ça ne doit pas être bien compliqué de faire un film. Oui mais par où commencer? L'art c'est quoi au fait? Bah c'est des émotions, et puis c'est joli aussi! Tiens si je racontais l'histoire émouvante de deux clodos dont l'une a un oeil en moins et dont l'autre voit son pied se faire  écraser en direct par une voiture alors qu'il se racle la tête contre le bitume... Où se tiendrait l'histoire? Tiens attends que je regarde à ma fenêtre : le Pont-Neuf, parfait, on s'y bourre la gueule le samedi soir entre potes et j'y viens quand j'ai un chagrin d'amour. Bon maintenant que va-t-elle raconter cette histoire? Elle va parler d'amour bien sûr! Et de la dureté de la vie! Donc oui la vie c'est dur, l'amour c'est beau. Une fois qu'il nous l'a fait comprendre Carax se gratte la tête, que dire? Le marteler, encore et toujours plus. Plus de dureté, plus d'amour, du choc, de la merde, du vomi, et des pleurs. Ah oui un peu d'automutilation et de claques dans la tronche aussi... Mince, que dire d'autre... Ah oui pour vivre il faut de l'espoir! Mmm, que dire encore... Euh, les parents c'est chiant! Bon, et ensuite, qu'est-ce qu'ils vont faire alors les personnages? Bah ils vont courir et sauter partout quand ils sont contents, et puis ils vont se taper la tête contre les murs quand ils seront pas contents. Ah tiens je l'avais pas déjà fait ça? En bref, l'écriture y est d'une médiocrité confondante : Besson n'a qu'à bien se tenir! Carax est un torturé, alors il fait subir à ses personnages les pires atrocités physiques. Il ne sait pas pour autant nous les rendre sympathiques, il les filme juste d'un point de vue extérieur, niveau primaire de l'art cinématographique. 95% du film est filmé de la même façon : au premier degré. Tout est au premier degré : les dialogues, l'humour, l'interprétation... D'ailleurs c'est à peine si Binoche croit à son rôle... Elle qui était si belle, à croire que Carax avait une dent à son encontre, j'ai honte pour elle tant son rôle est à pleurer... Et je ne parle pas de la séquence sur la plage, inoubliable, avec Denis Lavant à poil en contre-jour... Très charmant! Et puis le troisième personnage principal, Paris bien sûr! Et Paris c'est quoi? L'accordéon, les bistrots, la Seine, la peinture, le musée... et le Pont-Neuf! En somme, le film que j'aurais réalisé à 12 ans. Heureusement pour tous, je ne l'ai pas fait, malheureusement Carax a osé...

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