jeudi 28 août 2014

« Jésuite Joe » (Jesuit Joe) d'Hugo Pratt (1980)

    « Jésuite Joe » est visuellement superbe. Dans l'édition couleur, les teintes automnales éclatent et brillent de mille feux. De plus, le personnage éponyme (sorte de justicier sorti tout droit de l'enfer) est mystérieux à souhait, presque fascinant, quasi mutique (les premières pages sont extraordinaires, nimbées d'un silence élégiaque)... mais il est aussi violemment brutal. Et c'est là que le bât blesse : difficile de ressentir de la sympathie pour Joe. Il tire à la carabine et scalpe à tour de bras... C'est le côté nihiliste de Pratt qui ressort dans cette brève aventure. Et ce n'est pas le versant que je lui préfère. Il y a toutefois une pointe d'humanité dans le comportement de Joe, mais est-ce le hasard ? Un très léger brin de bonté qui complexifie le personnage, sorte de Corto Maltese au cœur calciné. Est-ce le fait que la version que j'ai eue entre les mains ne comporte pas la fin de l'histoire (semble-t-il) ? Je ne sais pas. En tout cas difficile de comprendre les motivations de Jésuite Joe, et le sens de ce récit... J'attends d'avoir une version complète, si elle existe, pour réviser (ou pas) mon jugement.

[2/4]

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