mardi 11 novembre 2025

« Kika » d’Alexe Poukine (2025)


Je suis allé voir « Kika » car j'ai été invité par une amie, sans ça je n'y serais pas allé, n'étant pas spécialement intéressé par le sujet du BDSM. Mais la bande annonce a éveillé ma curiosité : Manon Clavel, que je découvre avec « Kika », avait l'air de bien jouer, et il semblait y avoir un humour intelligent et drôle. 

Tout cela s'est vite confirmé. Manon Clavel porte tout le film sur ses épaules, grâce à son jeu fin, précis, et malgré tout naturel. Elle est très bien secondée par les autres acteurs et actrices, notamment Makita Samba, signe de leur talent et de celui de directrice d'acteurs d'Alexe Poukine, réalisatrice de ce long métrage. Elle se révèle aussi bonne scénariste, avec Thomas Van Zuylen. C'est le premier film d'Alexe Poukine que je vois, mais je sais qu'elle s'est illustrée avec des documentaires sociaux. 

Et « Kika » est une sorte de comédie dramatique sociale. L'angle choisi me semble le bon : traiter d'un climat économique et social contemporain difficile, tout en abordant les pratiques incongrues de la communauté BDSM... en montrant que ses adeptes s'y adonnent souvent en raison d'une vie cabossée, socialement et affectivement. Alexe Poukine ne juge pas ses personnages, elle montre un état de fait... tout en s'intéressant à la psychologie de ses protagonistes et au lien humain, même s'il se noue parfois d'une drôle de façon. 

En cela elle réussit son pari de dénoncer la dureté de notre société, mais sans sécheresse, avec beaucoup d'humanité... et d'humour ! Les scènes BDSM sont d'ailleurs toujours traitées avec pudeur, signe de la justesse du regard de la cinéaste, portant tout de même sur un sujet complexe et tabou. « Kika » est une belle surprise, qui me fait dire qu'Alexe Poukine et Manon Clavel sont deux artistes prometteuses et à suivre !

[2/4]

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