samedi 7 mai 2011

« Arrietty, le petit monde des chapardeurs » (Karigurashi no Arrietty) de Hiromasa Yonebayashi (2011)

    Un joli petit film, mais un Ghibli mineur. Il faut saluer la qualité de l'animation, en particulier celle du personnage d'Arrietty, qui fait une discrète entrée au sein des héroïnes miyazakiennes. Car le présent long métrage est indéniablement sous l'influence du Sensei, ne serait-ce qu'en raison de sa participation directe en tant que scénariste et superviseur du travail effectué par Hiromasa Yonebayashi. Le problème c'est qu'« Arrietty » n'a pas l'intensité des plus grands films de Miyazaki... Alors qu'en conclure? Que ce dernier n'est plus que l'ombre de lui-même? Que Yonebayashi a encore fort à faire pour dépasser le statut d'habile faiseur? Autre problème, si c'en est un : l'occidentalisation toujours plus prononcée des films Ghibli (et ce n'est pas la musique de Cécile Corbel qui arrange le tout...). C'est en effet la seconde fois, si je ne m'abuse, qu'Hayao Miyazaki s'inspire d'un ouvrage de littérature enfantine anglo-saxonne. Est-ce l'influence occidentale ou le fait qu'il s'agisse dans les deux cas d'une adaptation, je ne sais, mais il manque à ces deux films (« Le Château ambulant » — même s'il est autrement plus ample — et celui-ci) une âme, ou pour le moins la sincérité si émouvante qui parcourait les plus illustres longs métrages du studio japonais... Pire encore, il manque une histoire digne de ce nom, cela fait déjà plusieurs fois que nous avons le droit à des intrigues intimistes, pour ne pas dire consensuelles au possible, et j'en viens à regretter la fougue passée... Peut-être est-ce le succès qui rend si frileux nos animateurs nippons... Toujours est-il que je ne peux que regretter l'ambition d'une telle équipe au vu de ce qu'ils sont encore capables de faire : « Arrietty » réserve de très beaux moments, des instants fugaces terriblement touchants comme Miyazaki savait si bien les créer, mais qui malheureusement se font trop rares... D'autant que ce sont ces seuls « petits » moments qui font tout l'attrait du film, l'histoire manquant cruellement de poids... Un avis réservé donc, quand à ce long métrage et à l'avenir du studio Ghibli, qui fait du surplace depuis quelque temps déjà.

[2/4]

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