vendredi 5 août 2011

« Ghost Dog, la voie du samouraï » (Ghost dog : the way of the samurai) de Jim Jarmusch

    Un Jarmusch totalement inattendu, du moins pour ma part, ne connaissant que le versant « auteur indé américain branché adepte du noir et blanc » du monsieur. Force est de constater qu'il détient plusieurs cordes à son arc, et que si « Ghost dog » n'est pas aussi beau visuellement parlant que ses oeuvres les plus acclamées, celle-ci est admirablement bien écrite. Jarmusch parvient à rendre hommage à ses maîtres tout en apposant sa patte, et en offrant une version réactualisée d'un récit chevaleresque archétypique. Il faut certes faire abstraction de l'esthétique « années 90 », mais le cinéaste nous disant avec raison qu'il faut dépasser les apparences, on ne lui en tiendra pas rigueur tant sa démarche et son propos coïncident. A vrai dire « Ghost dog » est le point de rencontre entre diverses cultures : européenne, japonaise, américaine, d'époques diverses et variées, avec toujours un code d'honneur mis en valeur, à la fois salvateur et funeste, aussi bien pour ceux qui le suivent que pour ceux qui croisent ces derniers, obéissant à leur propre code. Jarmusch semble nous parler de culture(s), et précisément du point où l'on doit s'en détacher ponctuellement, et y revenir avec autant de discernement... Sous peine de se faire broyer sans rien y comprendre par ce « choc des cultures ». Bref Jarmusch nous parle de vertu, plus simplement, ou plutôt cherche à la représenter avec ses moyens. Qui ne sont pas ceux d'un grand cinéaste, mais sa sincérité aidant, il réussit à nous offrir là un film accompli. Une bonne surprise donc!

[3/4]

2 commentaires:

  1. Aimez vous Kubrick, meilleur cinéaste de tous les temps pour beaucoup? Perfection du fond et de la forme, 100% de perfection et d'absolu ou alors prétention abyssale?

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  2. Non. Pas loin de la prétention abyssale. Quelques bons films tout de même : « Lolita », « Les Sentiers de la gloire »... et peut-être « Barry Lyndon » (qu'il faudrait que je revoie : j'en avais eu une assez mauvaise impression, mais on ne peut nier sa maîtrise formelle).

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