mercredi 11 avril 2012

« Les Dames du bois de Boulogne » de Robert Bresson (1945)

    Magnifique long métrage de Robert Bresson, annonciateur de ses chefs-d'œuvres futurs. Le goût très sûr du cinéaste français fait de ce film un drame amoureux prenant, interprété avec une grande finesse par Maria Casarès, Elina Labourdette et Paul Bernard. L'intrigue est fort simple : Hélène est délaissée par son amant Jean. Elle feint de ne plus l'aimer pour voir sa réaction : celui-ci lui avoue qu'il n'éprouve plus de sentiments envers elle. Sa rencontre avec une jeune danseuse le bouleversera. « Les Dames du bois de Boulogne » est une histoire de vengeance, incarnée par Maria Casarès, le visage marqué par l'amertume, et photographiée par un sculptural noir et blanc. Mais c'est aussi une histoire sur la jeunesse, la beauté, la liberté, et bien sûr l'amour, un amour torturé et tortueux, qui peine à trouver son bonheur. Sur un plan esthétique, le film reste très classique, et pas encore caractéristique du style épuré à l'extrême de Bresson. Difficile de reconnaître son empreinte donc, si ce n'est par le raffinement des sentiments convoqués, typique de son œuvre. La musique joue le rôle de fond sonore, mais ne dessert pas le long métrage : Bresson l'emploiera avec plus de rigueur par la suite. Un film remarquable, à voir pour tout amateur de Bresson qui se respecte, et tout néophyte en la matière.

[2/4]

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