samedi 4 juin 2016

« Le Livre de la jungle » (The Jungle Book) de Wolfgang Reitherman (1967)

    « Le Livre de la jungle » bénéficie auprès de moi d'un immense capital de sympathie. Il fait partie de ces longs métrages Disney… pas si longs que ça, mais tellement riches en séquences inoubliables, que l'on en conserve un souvenir attendri. Tous les personnages sont attachants, Baloo, Kaa et le Roi Louie en tête, notamment lors de chansons géniales. Qui ne connaît pas « Il en faut peu pour être heureux », et n'a jamais entonné ce refrain ? Moins connue, la chanson du roi des singes vaut également son pesant de cacahuètes, surtout dans la version originale chantée par Louis Prima, jazzman de talent. Et la deuxième chanson de Kaa : « Aie confiance », est excellente elle aussi. D'ailleurs ces personnages sont particulièrement bien trouvés et esquissés psychologiquement comme physiquement. Kaa, par exemple, claque de la mâchoire quand il croise Mowgli, peinant à cacher sa faim de prédateur. Ainsi, on trouve plein de petits détails savoureux en y prêtant attention. Et vraiment, ces trois personnages font tout le sel du film. Après, d'autres personnages ont aussi leur intérêt, Hathi par exemple, bien que les séquences des éléphants soient d'un humour parfois… « pachydermique ». Malgré tout on rit de bon cœur, et on comprend que Mowgli ne veuille pas quitter une jungle habitée par de si bons camarades. A propos, parlons de Mowgli : parfaitement animé, il manque un peu de saveur. Il est comme un témoin qui traverse les séquences sans trop savoir que faire, livré à l'exubérance des personnages qu'il croise sur son chemin. Ce qui n'est pas incohérent, mais peine à nous intéresser à son sort. Pour compléter les quelques critiques que j'aurais à émettre, je trouve que la séquence finale avec Shere Khan manque d'intensité par rapport à mon souvenir : c'est tout ? Difficile de comprendre pourquoi tout le monde le craint… Et enfin, je n'ai pas compris pourquoi une séquence était copiée collée plus loin dans le film : celle où Kaa se prend la queue dans une sorte de bambou. La première fois, elle fait rire aux éclats, la seconde fois elle laisse de marbre et déçoit : quoi, Disney en arrive même a réutiliser de façon évidente une séquence précédente… Le studio n'avait-il pas les moyens ou l'imagination pour faire autrement ? Passées ces quelques réserves, je reste sur une bonne impression : « Le Livre de la jungle » a traversé le temps sans trop en souffrir, et outre son statut de « classique » indéniable, il mérite selon moi le statut de film « culte », expression que j'utilise pourtant rarement.

[4/4]

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