Si on sent un vent nouveau souffler sur le Studio Disney et ses longs métrages d'animation depuis quelques années, c'est peu dire que les derniers opus ne sont pas tous de la même tenue. « La Reine des neiges » est un sympathique long métrage, à l'animation irréprochable, plutôt de bon goût et surtout extraordinairement précise dans ses décors luxuriants, qui forcent le respect. Par contre l'intrigue ne m'a pas vraiment convaincue : elle part sur de bonnes bases, à savoir l'amour-haine que se vouent deux sœurs très différentes, l'une ayant hérité d'un grand pouvoir qu'elle peine à maîtriser, l'autre plus épanouie car pouvant vivre une vie simple et heureuse, le tout occasionnant quelques passages assez touchants. Mais peu à peu l'intrigue va verser dans les bons sentiments et le schématisme hollywoodiens. Quelques retournements scénaristiques parviennent à maintenir l'intérêt relatif du film, davantage en termes de suspense qu'en termes de profondeur. Car c'est là que le bât blesse : si à mon sens Ghibli fait de l'art, Disney fait du divertissement. En témoigne le passage obligé par des chansons horriblement niaises et surtout sans le moindre intérêt mélodique, avec l'animation façon chorégraphie qui va avec : en bref de la bonne vieille soupe de supermarché. On est loin de « Mary Poppins », d'« Alice au Pays des merveilles » ou du « Livre de la jungle »... On est plus proche de « Mozart l'opéra rock » ou de « Robin des bois » version M. Pokora... Limité par des défauts criants et la volonté d'éviter à tout prix de tomber dans le cliché du conte de fées Disney, « La Reine des neiges » finit maladroitement et ne laisse pas un grand souvenir... malgré d'indéniables qualités. Pas mal mais peut (vraiment) mieux faire.
[2/4]
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