dimanche 4 mars 2012

« Agora » d'Alejandro Amenábar (2009)

    Un péplum à prétention philosophique des plus consternants. « Agora » compte parmi ces reconstitutions en carton pâte d'une époque antique fantasmée, et figurée à grands renforts de décors grandiloquents ainsi que d'images de synthèses qui cachent mal leur laideur. S'appuyant sur des faits historiques, il retrace la vie d'Hypatie, femme philosophe du IVème siècle après Jésus-Christ, vivant à Alexandrie au milieu de romains, de juifs et de chrétiens. Le long de ses deux heures, nous assisterons à une multitude de massacres en tous genres, à quelques exposés lénifiants sur le géocentrisme et l'héliocentrisme, et bien évidemment à une histoire d'amour contrariée. C'est peu... Alejandro Amenábar est visiblement plus à l'aise pour filmer des combats sanguinolents (encore qu'il filme mal, il n'a pas l'envergure d'un Ridley Scott, encore moins d'un Kurosawa) que pour donner chair à ses personnages. Le long métrage est parcouru de confrontations en tous genres, mais rien de bien intéressant n'en ressort, le cinéaste ne s'attarde que sur la trajectoire d'Hypatie sans parvenir à construire un propos digne d'intérêt. Et que dire de la mise en scène assez grotesque : les méchants chrétiens sont tous vêtus de noir et les gentils de blanc, au cas où le spectateur n'aurait pas compris ce qui se trame à l'écran... On frôle la caricature.

[0/4]

2 commentaires:

  1. Avis assez juste avec lequel je tombe d'accord, cependant, personnellement comme je ne considère pas la mort comme une défaite; j'ai trouvé qu'il était plutôt porteur d'espoir envers la foi chrétienne en tout cas. Car d'aussi loin que je me souvienne (j'ai vu ce film il y a + d'un an et demi) la seule scène qui m'a véritablement marqué est bien la scène finale : lorsque Hypathie préfère s'éloigner de la foi chrétienne au profit, au détriment de ses diverses activités. Et qu'elle en meurt!

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  2. Vous allez loin me semble-t-il dans l'interprétation, mais pourquoi pas! J'admire votre capacité à trouver un quelconque message, même évanescent, dans ce long métrage d'une lourdeur et d'une bêtise rares.

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