Quand je pense à un film de Kitano, je pense souvent à l'été, au soleil irradiant, à la chaleur. Peut-être encore plus avec « L’Été de Kikujiro », qui est même pour moi le film des grandes vacances par excellence. Rares sont les long métrages à avoir saisi d'une aussi bonne manière ce temps particulier, dilaté, étiré à l'extrême des vacances d'été, où ennui, amusement et oisiveté s'entremêlent subtilement, où l'on veut goûter chaque seconde du temps qui passe sans y parvenir totalement.
Et quoi de plus frappant pour matérialiser ce moment si singulier que de mettre en scène un enfant qui ne peut pas partir en vacances ? Le petit Masao a en effet été abandonné par ses deux parents et est élevé par sa grand mère. Le jour des vacances, il se retrouve totalement démuni : ses amis partent l'un après l'autre avec leurs parents, le club de foot est fermé... Que faire ? Masao tourne en rond et est triste : il devra rester chez sa grand mère. Autrement dit, il n'aura pas de vacances...
Alors il décide de rejoindre sa mère. Il n'a que quelques photos et une adresse pour indices, il prend son sac à dos et un peu de monnaie et il part, sans prévenir personne. Heureusement, par un concours de circonstances, un couple ami de la grand mère de Masao le croise sur son chemin et décide de prendre le garçon sous son aile. Il incombe alors au mari d'emmener le petit en vacances et notamment chez sa mère.
En résulte un drôle de voyage initiatique, sorte d'anti-« Voyage de Chihiro ». En effet, le mari, le fameux Kikujiro éponyme, est un ancien yakusa et est plutôt une brute épaisse qu'un bon père de substitution. Masao va ainsi vivre des moments éprouvants avec Kikujiro, ce dernier ne se souciant guère de l'enfant au début, préférant l'exploiter au maximum, Kitano usant à cette occasion d'un humour noir et acerbe totalement décalé.
Mais peu à peu, la relation entre Masao et Kikujiro va évoluer. Ce dernier va progressivement gagner en humanité et s'attendrir aux côtés du jeune garçon. Ainsi, par la façon dont Kitano construit son récit, de personnage de second plan, Kikujiro va devenir le vrai héros de ce film, ou tout du moins à part égale avec Masao. Le long métrage ne sera donc pas tant l'histoire des vacances étonnantes de Masao que le récit de la transformation progressive de Kikujiro en être doué d'un cœur, capable d'aimer.
A ce titre, « L’Été de Kikujiro » est un film particulièrement touchant et rafraichissant. Il y a beaucoup d'humour dans ce long métrage, mais aussi beaucoup de poésie. Si le rythme lent et contemplatif et le ton burlesque peuvent désarçonner (j'étais complètement passé à côté du film la première fois que je l'ai vu), ce long métrage est l'un des meilleurs de Takeshi Kitano... et même l'un de ses tous meilleurs. Un film pour les adultes qui n'ont pas oublié l'enfant qu'ils furent un jour.
[3/4]
Et quoi de plus frappant pour matérialiser ce moment si singulier que de mettre en scène un enfant qui ne peut pas partir en vacances ? Le petit Masao a en effet été abandonné par ses deux parents et est élevé par sa grand mère. Le jour des vacances, il se retrouve totalement démuni : ses amis partent l'un après l'autre avec leurs parents, le club de foot est fermé... Que faire ? Masao tourne en rond et est triste : il devra rester chez sa grand mère. Autrement dit, il n'aura pas de vacances...
Alors il décide de rejoindre sa mère. Il n'a que quelques photos et une adresse pour indices, il prend son sac à dos et un peu de monnaie et il part, sans prévenir personne. Heureusement, par un concours de circonstances, un couple ami de la grand mère de Masao le croise sur son chemin et décide de prendre le garçon sous son aile. Il incombe alors au mari d'emmener le petit en vacances et notamment chez sa mère.
En résulte un drôle de voyage initiatique, sorte d'anti-« Voyage de Chihiro ». En effet, le mari, le fameux Kikujiro éponyme, est un ancien yakusa et est plutôt une brute épaisse qu'un bon père de substitution. Masao va ainsi vivre des moments éprouvants avec Kikujiro, ce dernier ne se souciant guère de l'enfant au début, préférant l'exploiter au maximum, Kitano usant à cette occasion d'un humour noir et acerbe totalement décalé.
Mais peu à peu, la relation entre Masao et Kikujiro va évoluer. Ce dernier va progressivement gagner en humanité et s'attendrir aux côtés du jeune garçon. Ainsi, par la façon dont Kitano construit son récit, de personnage de second plan, Kikujiro va devenir le vrai héros de ce film, ou tout du moins à part égale avec Masao. Le long métrage ne sera donc pas tant l'histoire des vacances étonnantes de Masao que le récit de la transformation progressive de Kikujiro en être doué d'un cœur, capable d'aimer.
A ce titre, « L’Été de Kikujiro » est un film particulièrement touchant et rafraichissant. Il y a beaucoup d'humour dans ce long métrage, mais aussi beaucoup de poésie. Si le rythme lent et contemplatif et le ton burlesque peuvent désarçonner (j'étais complètement passé à côté du film la première fois que je l'ai vu), ce long métrage est l'un des meilleurs de Takeshi Kitano... et même l'un de ses tous meilleurs. Un film pour les adultes qui n'ont pas oublié l'enfant qu'ils furent un jour.
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