« Alamar » est un film simple et sobre, malgré son esthétique un peu tendance (caméra portée, passages rétro style film de vacance...). C'est l'histoire d'un couple divorcé, d'un père qui emmène son fils avec lui en vacances dans une cabane sur pilotis perdue sur la mer, aux côtés de son grand père. Les protagonistes évoluent en fait sur le récif corallien de Chinchirro, dans les Caraïbes. Il faut louer la science du cadrage du réalisateur mexicain, qui nous réserve de magnifiques plans marins, d'animaux, ou même de ses héros, faisant la part belle à la contemplation. La bande-son est tout aussi discrète et soignée. En revanche, l'auteur-réalisateur pèche plus du côté du scénario, qui brille par sa quasi absence. De l'aveu même de Pedro González-Rubio, « Alamar » est un plaidoyer pour la sauvegarde du massif corallien, et tient donc davantage du documentaire que de la véritable œuvre d'art. On peine en effet à s'identifier à ces personnages (sauf au petit garçon, très bien interprété, tout à fait candide et curieux au contact de la nature), notamment à ce grand-père très bavard qui ne dit finalement pas grand chose d'intéressant. A la mesure de tout le film. Le cinéaste n'approfondit pas la relation filiale qui prend un nouveau tour entre le père et le fils qui se retrouvent loin de la mère, brièvement évoquée au début du long métrage. On peut louer la retenue de González-Rubio, mais comment ne pas y voir un certain manque d'âme ? Un film en demi-teinte donc, relativement joli, mais manquant cruellement de saveur.
[1/4]
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