« Dersou Ouzala » ou la résurrection d'Akira Kurosawa. Après le
cruel échec commercial de « Dodes' Kaden », la faillite de la société
de production qu'il avait créée avec des amis et une tentative
(heureusement ratée) de suicide, Akira Kurosawa revient à la vie avec ce
chef-d’œuvre d'humanisme et d'humilité. Émouvante histoire d'amitié, «
Dersou Ouzala » raconte le choc de deux cultures, la rencontre de deux
hommes qui s'observent, curieux l'un de l'autre, avant de peu à peu se
comprendre et finalement vivre une sorte de relation fusionnelle. La
présence de la Nature domine tout le film, contre laquelle l'Homme doit
lutter (pour l'homme « civilisé ») ou au contraire avec laquelle l'Homme
doit vivre en harmonie (pour l'homme « sauvage »). Ce film invite à la
modestie pour l'humanité vaniteuse, à relativiser « l'intelligence » et
la « connaissance » supposées de la civilisation ou du progrès, surtout
lorsque la Nature toute puissante cherche à reprendre ses droits et que
seul Dersou, dont on se moquait au début, se révèle apte à comprendre
celle-ci et à lutter contre les éléments déchainés. « Dersou Ouzala »
est aussi une bouleversante tragédie, pour des raisons que je vous laisse découvrir. Malgré cela, on
ressort grandit du visionnage de ce film, émerveillé devant les
richesses de la Nature et de l'Homme. Un chef-d’œuvre de simplicité et
de profondeur à la fois, d'une incroyable beauté.
[4/4]
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