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samedi 12 janvier 2013

« La Chaumière indienne » de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1790)

    « La Chaumière indienne » est un charmant petit conte philosophique. On y retrouve la sensibilité si particulière de Bernardin de Saint-Pierre, épris d'idéal et de vertu. Il s'agit en effet d'un éloge de l'humilité et de la simplicité, face au pouvoir, à la connaissance, et tout simplement à la vie. L'intrigue est simple, archétypique, et pleine de bon sens, comme tout conte qui se respecte. Un docteur anglais, glorieux érudit, cherche à rendre l'humanité plus heureuse en se lançant dans une quête surhumaine : collecter tous les savoirs ancestraux du monde entier, de Paris à Delhi, en passant par le Vatican ou Istanbul, afin de répondre aux questions innombrables de la Société royale de Londres sur le sens de la vie et de son incarnation terrestre. Mais lorsqu'il a recueilli au terme de son long périple une quantité démesurée de connaissances, le voilà qui se met à douter. Que faire de tant d'enseignements ? D'autant qu'ils se contredisent quasiment tous... Et voilà notre pauvre docteur perdu et abattu. Nulle réponse à ses questions! Lorsqu'on lui apprend qu'un brame supérieur, sage parmi les sages, méditant dans son palais, près d'une embouchure du Gange, en Inde, serait le seul au monde capable de résoudre toutes les fameuses questions qu'on lui a chargé de poser, le voilà qui reprend espoir! Et il s'empresse d'aller le visiter. Il ira, bien évidemment, de surprises en surprises, et ses certitudes seront bien ébranlées. Je n'en dis pas plus, je vous invite à prendre le temps de vous plonger dans cette fort belle histoire, qu'on lit en une heure à peine, mais qu'on savoure des heures durant.

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« Paul et Virginie » de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1787)

    Il y a peu, je rangeais ma bibliothèque. Alors que je triais de vieux livres de quand j'étais petit, je suis tombé sur une édition Carrefour (sic) de « Paul et Virginie », de Bernardin de Saint-Pierre, qu'on m'avait offerte étant enfant. Je ne sais pas pourquoi, je me suis dit que ce serait peut-être intéressant à lire. Alors je me suis plongé dedans. Quelle surprise ! C'est un chef d'œuvre ! Bernardin de Saint-Pierre écrit dans un français merveilleux, à la fois simple et limpide mais finement ciselé, d'une réelle beauté. Et que dire de la façon dont il dépeint la nature ! C'était paraît-il son grand talent, en effet, c'est peu de le dire ! Mais n'oublions pas non plus la finesse avec laquelle il décrit les sentiments, notamment de ses deux jeunes héros ! « Paul et Virginie » est un roman qui exalte la vertu, d'une façon tellement sincère, presque enfantine... Dans un décor paradisiaque (l'ouvrage est construit comme le magnifique film « Tabou » de Murnau), Paul et Virginie vivent avec leurs mères respectives, bannies de la société française. Nous sommes dans l'Île de France (aujourd'hui l'Île Maurice), à la fin du XVIIIème siècle, et Bernardin de Saint-Pierre est épris de la philosophie de Jean-Jacques Rousseau. Paul et Virginie, vivant à l'écart de la civilisation, sont en effet la bonté même. Ce sont les hommes et leurs froids calculs qui viendront semer le désordre et la désolation. Vraiment quelle surprise de trouver là l'un des plus brillants écrivains de son temps, et même l'un des plus brillants écrivains français ! Car comme le fait si bien remarquer la note biographique insérée en fin de mon édition, « Paul et Virginie » est une « idylle morale et mélancolique, évitant la fadeur et la déclamation ». Préfigurant le romantisme sans annoncer ses travers, « Paul et Virginie » est une œuvre intemporelle et remarquable.

[4/4]