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vendredi 18 avril 2014

« Noé » (Noah) de Darren Aronofsky (2014)

    Un film désolant... Darren Aronofsky décide d'adapter l'histoire de Noé à sa façon, façon glauque et sombre (le mot est faible) teintée d'heroic fantasy comme sortie d'un abrutissant jeu vidéo... Et le résultat est aberrant. Pourtant j'aurais dû m'en douter en voyant la bande annonce : Aronofsky met le paquet sur les effets spéciaux, et de fait, dans son long métrage, seule l'apparence (laide à faire peur) est de mise, rien de véritablement profond, et pire, rien de beau, rien d'intéressant, rien de touchant. Noé est présenté comme une brute colérique et sanguinaire, l'humanité est divisée entre gentils et méchants comme certains Américains savent si bien schématiser (à gros traits) les choses, il y a beaucoup de violence et de haine de surcroît, et tout ça pour quoi ? On se le demande, la violence semble en effet bien gratuite dans ce film, et Aronofsky bien complaisant (mais au regard de sa filmographie ce n'est guère étonnant). De plus, tout sonne faux, artificiel au possible, du maquillage aux costumes faussement élimés pour faire plus authentique, en passant par les effets spéciaux fort disgracieux, et les acteurs insipides au possible. Et que dire de cette façon de réinterpréter la Bible pour en faire un pseudo pensum écolo-stupido-moche pour adolescents attardés et avides de sang qui gicle et de tripes étalées ? Une fois encore, tout ça pour ça ? Est-ce donc tout ce que le mythe de Noé avait à nous livrer ? Une vision nauséeuse et nauséabonde de la vie humaine ? Une vision haineuse de l'humanité, qui devrait être détruite sans espoir de survie ? Est-ce cela le message originel de l'histoire de Noé ? Non, je ne pense pas. Alors pourquoi ce film aussi violent ? C'est qu'Aronofsky doit avoir un problème... Son pessimisme est en effet atterrant. Et le peu de talent que je pensais avoir décelé chez lui semble définitivement évaporé. Non, décidément, rien à sauver du naufrage de ce long métrage et de son réalisateur.

[0/4]

samedi 9 avril 2011

« Black Swan » de Darren Aronofsky (2011)

    Finalement il l'a fait. Darren Aronofsky aurait pu continuer sur la voie de « The Wrestler » et son académisme « tendance » (à tendance misérabiliste pour être juste), mais il s'est ressaisi et nous a réalisé un film presque aussi osé que « The Fountain ». « Black Swan » est un véritable choc cinématographique, artistique et physique, le cinéaste américain, comme à son habitude, n'épargnant guère le spectateur... Un choc donc, qui me laisse penser qu'un deuxième visionnement ne sera pas aussi riche. Mais pour le moment évoquons ce premier aperçu : il fut grisant. Depuis longtemps je n'avais vu au cinéma un film fraichement sorti aussi maîtrisé, aussi cohérent, aussi dense dans son propos (malgré ses apparences réductrices)... D'autant qu'à chaque instant il risque de s'effondrer sur lui-même, puis nous surprend et repart de plus belle. Il faut en effet remarquer tout d'abord la maîtrise du rythme d'Aronofsky. Son long métrage est une lente montée en puissance entrecoupée de brefs instants de relâchement qui équilibrent le film, et il parvient à plonger le spectateur dans une fascination quasi-constante pour ce qui se trame à l'écran, fascination au diapason du ressenti de l'audience, viscéralement identifiée à l'héroïne. A ce propos, parlons de Nathalie Portman : elle est ici parfaite. Aronofsky n'est pas tendre avec elle, mais elle parvient à jouer avec la plus grande des subtilités la multitude des sentiments qu'éprouve cette danseuse à la volonté de fer. Vincent Cassel quant à lui n'est pas très à l'aise avec l'anglais et fait un peu trop figure de faire-valoir, mais il s'en sort honorablement. Le reste de la distribution est tout aussi appréciable. Mais revenons au film en lui-même : ce qu'il dit de l'art et de l'artiste n'est que trop vrai, tant il s'agit d'une discipline qui nécessite une implication physique et mentale totale, aux conséquences que l'on sait. Et la façon dont Aronofsky le dit, c'est par les images (et quelles images!) ainsi qu'à l'aide d'une excellente bande-son, ce qui me permet d'avancer qu'il a bien réalisé une oeuvre cinématographique digne de ce nom. On pourra regretter que l'art de la suggestion soit aussi relatif chez lui, c'est certain. Toutefois soyons honnêtes : « Black Swan » est une réussite, et Darren Aronofsky est bien à mon sens l'un des rares cinéastes du moment à suivre, même s'il lui reste encore bien du chemin à parcourir pour faire date dans l'histoire du septième art.

[2/4]