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samedi 18 juin 2011

« New Rose Hotel » d'Abel Ferrara (1998)

    Je ne partage décidément pas l'attirance de Ferrara pour l'amour glauque, les bars glauques, les conversations glauques, bref pour le glauque érigé au rang d'art. J'exagère peut-être, Ferrara est sans doute sincère malgré son goût certain pour la pose « underground », et les trajectoires « vice et rédemption »... Toujours est-il que ses films sont trop construits en ce sens pour que l'on puisse en faire abstraction, du moins son « art » reste-t-il toujours à un niveau terriblement trivial et « premier degré » : c'est semble-t-il sa marque de fabrique... On pourra certes apprécier cette sorte de « poésie » du sordide, qui fait courir bien des cinéastes de nos jours, notamment en France (je pense surtout à Gaspard Noé, mais esthétiquement parlant et bien que plus sobre, Jacques Audiard n'est pas loin derrière). Pour ma part je ne vois là qu'une fascination puérile, qui n'a d'artistique que la prétention à sublimer quelque chose... Pour un résultat dénué de finesse, et finalement d'un commun... Non pas que tout soit mauvais dans ce long métrage : Walken et Dafoe sont d'excellents comédiens, et même s'ils cabotinent bien trop à mon goût ils savent donner chair à leurs personnages d'espions industriels désabusés. Asia Argento, qui n'est pas franchement l'incarnation de la candeur, ne s'en sort pas trop mal elle non plus, malgré que l'on ait parfois du mal à croire en sa prestation... Et on notera quelque originalité dans le traitement du film, qui en fait une sorte de polar « techno-scientiste » détourné, une sorte de blues urbain estampillé fin des années 90... Mais dans l'ensemble c'est un film beaucoup trop joué, trop porté sur ses comédiens, Ferrara se débrouillant ensuite pour donner de la consistance à son film en optant pour une forme relativement élaborée, faite de réminiscences et de souvenirs vaporeux... Mais lesdits souvenirs n'étant pas d'un intérêt extraordinaire, on se surprendra plusieurs fois à bailler devant cette sorte de clip lascif pour adultes consentants... C'est que Ferrara ne lésine pas non plus sur la musique et la photographie « vintage », ni même sur une caméra tremblotante et autres effets de style masquant à grand peine la fragilité du projet... Du Ferrara pur jus donc, à réserver au amateurs du genre (à ce propos l'affiche renseigne plutôt bien sur ce que l'on est en droit d'attendre du film).

[1/4]