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mercredi 9 octobre 2013

« Gatsby le Magnifique » de Francis Scott Fitzgerald (1925)

    « Gatsby le Magnifique » est certainement l'un des plus célèbres romans américains, et sans doute l'un des tous meilleurs, en ce qu'il capte on ne peut mieux l'essence de l'Amérique des années 20. Tragédie moderne et antique à la fois, « Gatsby » nous conte la grandeur et la décadence d'un homme mystérieux. Le secret qui entoure Gatsby est en effet l'une des grandes qualités de cet ouvrage, ce qui lui donne un charme certain, l'anti-héros de Fitzgerald nous fascinant par l'opacité de son histoire. Est-ce un ex-espion allemand ? Un tueur repenti ? Un gangster ? Ainsi, « Gatsby » n'est pas seulement un récit de pouvoir et d'argent, mais aussi et surtout une histoire profondément romantique. Car que cache l'immense fortune de Gatsby ? Sinon un désir profond, qui l'obsède totalement... et que je ne me risquerai pas à révéler, sous peine d'éventer les ressorts scénaristiques d'un récit admirablement bien construit (si l'on excepte la fin brutale et maladroite). La façon dont Fitzgerald nous fait pénétrer dans l'histoire, par l'intercession d'un Nick Carraway, personnage fade et effacé, permet de mieux côtoyer Gatsby, avec une distance toutefois respectable pour garder le mythe intact. Aventure prométhéenne d'un homme qui veut littéralement faire revivre le passé, « Gatsby le Magnifique » est un drame inoubliable. Saluons la finesse des sentiments transcris par Fitzgerald, en dépit d'un style parfois outré et quelque peu racoleur. Non, « Gatsby » n'est certainement pas un chef-d’œuvre de la littérature, c'est néanmoins un brillant instantané, à la fois d'une époque révolue et d'une éternelle humanité. Attention, prenez garde à éviter la traduction de Julie Wolkenstein, assez mécanique, vulgaire et consternante par moments, même si à de trop rares exceptions fort réussie (pourquoi titrer le livre « Gatsby » au lieu de « Gatsby le Magnifique » sinon par la non compréhension de l'essence du personnage, au profit d'une historicité bornée (voir sa justification dans les notes de traduction de l'opus chez GF) ; et pourquoi traduire « old sport » par « mon pote » ????). Un livre assez dérangeant, profondément triste et douloureux, complètement désabusé pour tout dire, mais néanmoins difficilement contournable pour qui veut comprendre l'époque de l'entre-deux-guerres, trouble et ambivalente.

[3/4]