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lundi 22 mai 2017

« Kubo et l'Armure Magique » (Kubo and the Two Strings) de Travis Knight (2016)

    « Kubo et l'Armure Magique » est un long métrage d'animation ambitieux mais qui ne satisfait pas pleinement, malgré de grandes qualités et qu'il s'agisse d'une indéniable réussite pour un dessin animé américain (tenant plus souvent du divertissement que de l’œuvre d'art...) Sans doute est-ce parce qu'il est proche du coup de maître que je suis aussi exigeant... Tout d'abord l'animation : malgré un parti pris esthétique marqué au niveau du character design, le fait d'avoir choisi la technique de stop motion permet un rendu très artisanal et chaleureux du meilleur effet. De plus, il s'agit là d'une œuvre très inventive sur un plan visuel, avec beaucoup de séquences marquantes, sans parler des personnages, tous particulièrement réussis et savoureux. L'esthétique lorgne toutefois un peu du côté du jeu vidéo, se révélant parfois sombre voire glauque... « Kubo » est donc davantage à réserver aux jeunes (et moins jeunes) adolescents qu'aux enfants. Il est également tout à fait regardable par les adultes, malgré quelques facilités de scénario. En effet, s'il s'agit d'une histoire parfois émouvante et assez subtile, certains raccourcis scénaristiques l'empêchent de prétendre au titre de chef-d’œuvre de l'animation, auquel il aurait pourtant pu prétendre, vu les moyens que ses créateurs se sont donnés. Car malgré tout, il s'agit d'un récit initiatique prenant, et même captivant. L'histoire, symbolique (au point qu'il aurait mieux valu privilégier le titre originel « Kubo and the Two Strings » : « Kubo et les deux cordes » – moins vendeur il est vrai) est structurée à la façon d'un conte universel. Il s'agit de la quête d'un jeune garçon qui veut en savoir plus sur ses origines, et qui nous mène l'air de rien à réfléchir au lien qui nous unit à nos parents. Touchante histoire de filiation, il s'agit aussi d'un hommage à la culture et à l'art nippons. En effet, le récit se déroule dans une sorte de Japon féodal et magique. Hélas, il y a toujours cette patte américaine avec ce surcroît de bons sentiments qui dénature un peu l’œuvre. « L'américanité » du long métrage trouvant sa plus explicite manifestation dans la bande son très occidentale, décevante et insipide, qui souligne maladroitement les émotions dans le film, comme tout bon blockbuster lambda... Malgré tout, l'ambition visuelle déployée et le scénario haletant, qui plus est empli de poésie, rendent ce film fort appréciable. Une belle surprise dans un monde de l'animation de plus en plus standardisé et mercantile...

[3/4]