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lundi 15 novembre 2010

« Bad Lieutenant : Escale à La Nouvelle Orléans » (Bad Lieutenant : Port of Call New Orleans) de Werner Herzog (2010)

    Werner Herzog, toujours là où ne l'attend pas, nous dresse le portrait extraordinaire, car totalement imprévisible d'un homme que rien n'arrête, qui s'en sort toujours, qui se retrouve dans des situations toutes plus improbables et inextricables les unes que les autres, mais qui à chaque fois trouve une parade, une idée qui lui permettra de se relever de toutes ces épreuves. Sa morale vacillante et pour le moins relative en est probablement l'une des raisons, il n'empêche que le personnage joué à la perfection par Nicolas Cage impressionne par son caractère presque omnipotent (omniscient devrais-je dire), tant il déjoue à chaque fois l'instant présent en ayant semé auparavant des moyens de se raccrocher à quelque chose dans tel ou tel cas critique. L'amitié d'untel, le chantage, la violence, la mystification, tout est bon pour qu'il arrive à ses fins. Inutile de préciser combien le long métrage de Ferrara est dépassé (même s'il ne lui est pas vraiment comparable), « Bad Lieutenant : Escale à La Nouvelle Orléans » est autrement plus contrasté, plus riche, plus dense… Il m'a semblé par ailleurs retrouver une certaine idée de notre époque en filigrane : seuls ceux qui ne se fient qu'à eux-mêmes peuvent survivre dans un monde dévasté géographiquement et moralement. Les autres sombrent accrochés à des débris factices d'idoles déchues : ici le « héros » possède une conception bien à lui de l'antagonisme bien/mal, c'est peut-être de là que vient son salut. « Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle Orléans » est donc complètement linéaire, puisqu'il s'agit d'une suite d'événements, chacun engendré par telle ou telle situation. Mais la richesse de la photographie et de la mise en scène, accompagnées de la force du propos et de son caractère profondément équivoque « densifient » chaque moment, que ce soit thématiquement ou visuellement. La structure de ce long métrage est donc merveilleusement bien exploitée, tout à fait à propos, l'interprétation est au diapason, vraiment excellente, les dialogues sont proprement jubilatoires… Bref, ce long métrage est un véritable festival, un régal que je conseille à tous!

[2/4]