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jeudi 21 mars 2013

« Shara » (Sharasojyu) de Naomi Kawase (2003)

    Au risque de me répéter, le cinéma de Naomi Kawase me laisse indifférent. Non pas qu'il n'ait aucun intérêt (encore que), mais ses personnages désincarnés, taciturnes, le regard vide, peinent à me toucher. D'autant que la spiritualité que tente d'incarner la cinéaste japonaise demeure au stade de joli cliché. A trop épurer son art, il n'en reste pas grand chose. Peut-on parler de scénario ? Peut-on parler de cadrages ? Peut-on parler de réalisation ? Peut-on parler de film ? « Shara » laisse un goût d'inachevé dans l'esprit du spectateur. Pourtant, il abonde en idées, hélas non approfondies. Bien que bancale, la séquence d'ouverture du film réserve quelques belles images, et est empreinte de mystère. La scène de la danse de Basara, là encore inégale, est le point culminant du film : pleine d'énergie, c'est peut-être le seul moment qui justifie l'existence de ce long métrage. On se laisse hypnotiser par la musique lancinante, et la jeune et jolie Yuka Hyodo. Mais après, que reste-t-il ? Une caméra portée maladroite et exaspérante, un sentiment de paresse de la part de l'auteure et réalisatrice, et de vide total... Sans parler de cet aspect factice dont son art ne semble décidément pas pouvoir se défaire. On ne croit pas aux personnages (allez, sauf peut-être en l'héroïne), on voit juste des acteurs amateurs, tentant d'exister malgré une absence criante de dialogues (sans compter que les rares paroles échangées sonnent faux). Du coup, ils posent... Les comparaisons avec Tarkovski et Erice ne sont pas sérieuses : ce qui manque au cinéma de Naomi Kawase, c'est une âme! En lieu et place, elle nous offre un pâle essai new age... 1/4 pour le film, et 1/4 pour la scène de la danse : nous arrivons péniblement à deux.

[2/4]