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samedi 4 juin 2016

« Alice au pays des merveilles » (Alice in Wonderland) de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske (1951)

    Il semble difficile de croire que ce dessin animé ait été renié par ses créateurs, au premier rang desquels Walt Disney. Car il s'agit du plus riche et du plus créatif des longs métrages produits par la firme américaine. Difficile également de se dire que le film ne dure qu'1h15… Car dans ce laps de temps, un nombre incalculable de scènes toutes plus extravagantes les unes que les autres s'enchaînent, à un rythme soutenu, mais suffisamment bien dosé pour que l'on puisse s'attarder avec délice sur tel ou tel personnage saugrenu. Car ce qui fait aussi le charme de l'«Alice au Pays des Merveilles » version Disney, c'est cette galerie d'êtres étranges et loufoques. Je ne me risquerai pas à les énumérer, tant chacun est extraordinairement absurde et amusant à la fois. J'ai lu il y a longtemps le roman original de Lewis Carroll et ne m'en souviens plus trop, mais dans mes souvenirs, si la version de Disney est assez inquiétante, surtout pour les enfants, il me semble qu'elle l'est moins que l'ouvrage de l'écrivain britannique, relativement sombre. Ce qui fait que j'ai gardé un bon souvenir des fois où j'ai vu ce dessin animé enfant. Ce qui fait également que j'éprouve une grande tendresse pour ce long métrage et ses personnages attachants. Ainsi, on se perd avec bonheur dans ce labyrinthe onirique, où tous les rapports spatio-temporels et logiques sont abolis. Je ne pense pas qu'il faille chercher un quelconque sens ou une quelconque morale à ce long métrage. Par contre, il s'agit d'une peinture fidèle à la fois de l'imaginaire enfantin et du monde des rêves, où se perdent même les adultes dans leur sommeil. Et ce n'est pas rien ! Rares sont les œuvres à l'avoir fait avec autant de brio. A ce titre, « Alice au Pays des Merveilles » est un film universel, qui n'a pas pris une ride en plus de 50 ans, et c'est même l'un des très rares Disney qui ne me semble pas quasi exclusivement réservé aux enfants. Malgré l'exubérance qui baigne le dessin animé, je n'ai en outre pas noté une seule faute de goût. Nombreux sont les deuxièmes niveaux de lecture, sans parler d'autres véritables qualité : l'animation, parfaite, et la musique, charmante. Tout cela fait de ce dessin animé, à mon sens, la meilleure adaptation de l’œuvre de Lewis Carroll à ce jour, une version de référence indépassable.

[4/4]