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lundi 27 juin 2011

« Le Conte des contes » (Skazka skazok) de Youri Norstein (1978)

    Déception pour ce moyen métrage élu « Meilleur film d'animation de tous les temps »... Ce genre de titres est décidément souvent bien lourd à porter... Avec « Le Conte des contes », Youri Norstein nous offre certainement son film à la structure la plus poétique, une sorte de « Miroir » à la Tarkovski en version animée, toutes proportions gardées. Le problème c'est qu'il dure près d'une demi-heure, et qu'il ne parvient pas à garder sur la durée la perfection formelle de certains de ses sublimes courts métrages. Certes il se peut que l'on puisse y voir davantage de profondeur, pour ma part je reste assez sceptique. L'atmosphère est parfois touchante, mais la façon dont Norstein fait passer les émotions et finalement nous parle à travers son langage imagé est trop convenue à mon goût... D'autant que je le répète, la qualité de l'animation n'est pas au rendez-vous, hélas... Pour autant, cela reste un beau film, même si au vu des louanges dont il fait l'objet et de sa place dans la filmographie de Youri Norstein, j'attendais un chef-d'oeuvre digne de ce nom...

[2/4]

« Le Hérisson dans le brouillard » (Yozhik v tumane) de Youri Norstein (1975)

    Magnifique! Comme quoi, n'en déplaise aux prophètes des nouvelles technologies, l'art n'est pas question de moyens techniques, mais de poésie, de transcendance de la matière, de suggestion. Quel bonheur de découvrir un film si simple et si beau... Une fois encore je préfère ne pas mettre de mots sur une atmosphère si douce et fragile... Sinon vous inviter à découvrir l'oeuvre de Youri Norstein!

[4/4]

« Le Héron et la cigogne » (Tsaplya i Zuravl) de Youri Norstein (1974)

    Une fable tantôt drôle tantôt nostalgique et triste, relatant les chassés-croisés amoureux d'un héron dandy et d'une cigogne versatile. L'animation est une fois de plus fort appréciable, mais il faut passer outre le thème peut-être moins original qu'à l'accoutumée pour saisir la portée de cette petite oeuvre, qui ambitionne rien moins que de raconter métaphoriquement les errements de l'âme humaine et de la vie en une dizaine de minutes. Il s'agit donc là encore d'un film qui vaut le détour, comme toute oeuvre de Youri Norstein qui se respecte, tant la simplicité et une ironie à la fois amusée et désabusée l'emplissent avec bonheur.

[3/4]

« La Renarde et le lièvre » (Lisa i zayats) de Youri Norstein (1973)

    Quelle merveille! Un charmant petit conte enfantin, d'une simplicité désarmante, animé avec grand talent par Youri Norstein et porté une fois de plus par une musique magnifique, russe évidemment. Il s'agit de l'histoire d'un petit lièvre, chassé de sa maison par une renarde roublarde, ce à quoi il ne pourra pas se résoudre. Inutile d'en dire plus, sous peine de briser le mystère de cet art si fragile et si beau à la fois... Avec son troisième film, Youri Norstein entre si j'ose dire dans la cour des grands, celle des maîtres de l'animation. Grâce lui sent rendue!

[4/4]

« La Bataille de Kerjenets » (Secha pri Kerzhentse) de Youri Norstein et Ivan Ivanov-Vano (1971)

    Avec son second court métrage, Youri Norstein franchit une nouvelle étape : aussi bien sur le fond que sur la forme, « La Bataille de Kerjenets » est une oeuvre d'une grande poésie, magnifiée par la musique du compositeur russe Rimski-Korsakov, à savoir des extraits de son opéra « La Légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia », dont le présent film constitue l'illustration d'un des passages. Cette fois, avec son collaborateur Ivan Ivanov-Vano, autre grand nom de l'animation russe, Youri Norstein s'inspire de l'art sacré orthodoxe, d'icônes et autres fresques religieuses comme d'enluminures. Et le résultat est d'une grande beauté : l'animation se fait musicale, couleurs, corps et mouvements virevoltant et s'entrechoquant au son de choeurs russes ou d'un orchestre extraordinairement bien exploité (Rimski-Korsakov est décidément l'un des plus grands compositeurs qui aient été). Certes c'est peut-être avant tout cette musique qui donne au film toute sa force, néanmoins la façon dont Youri Norstein s'en inspire ne laisse pas de doute quant à son talent, un autre que lui n'aurait certainement pas su embellir et « donner forme » aux sons et à l'histoire de cette ville sauvée par la prière de l'invasion Tartare. Qui plus est, Norstein ose une fois encore différentes techniques d'animation, et n'hésite pas à tenter des plans audacieux et singuliers pour un film animé, renouvelant ainsi la grammaire du genre. Une réussite!

[2/4]

« Le 25 octobre - Premier jour » (25-е - pervyi den) de Youri Norstein et Arkadi Tiourine (1968)

    Un court métrage d'animation célébrant le cinquantième anniversaire de la Révolution d'octobre, cherchant à retrouver l'esthétique et l'enthousiasme de l'art soviétique des années 20, à renouer avec l'esprit des artistes d'avant-garde d'alors en les transposant à l'écran. Ainsi Norstein et son collaborateur Arkadi Tiourine s'inspirent des écrits de Maïakovski, de peintres tels que Malevitch, Petrov-Vodkine, Lissitzky ou encore Chagall, le tout sur une musique de Chostakovitch, pour donner vie à une oeuvre totalement dans leur sillage, quoiqu'à l'origine portant un regard critique sur cette funeste « aventure ». Hélas la censure passera par là, et un passage critiquant explicitement Lénine sera supprimé, ce qui rendra Youri Norstein d'autant plus déterminé à ne plus jamais faire de concessions à l'avenir. Pour ce qui est du film en lui-même, l'animation est encore hésitante et maladroite, mais son ambition (de nombreuses techniques différentes sont utilisées) en fait davantage qu'un simple premier essai, même si celui-ci n'est pas pour autant des plus inoubliables : la foi en l'idéologie soviétique passera avec le temps, et tout ce qui y était alors rattaché ne peut garder aujourd'hui qu'un goût amer… Même si l'espoir placé dans la liberté et la justice, dans l'égalité, retranscrit dans le présent film est toujours émouvant, d'autant plus lorsque l'on sait ce qu'il est advenu par la suite. En somme une première oeuvre tout ce qu'il y a de plus typique : elle porte en elle les défauts de l'inexpérience, et en germe le talent de Youri Norstein qui ne demandera qu'à s'épanouir par la suite.

[1/4]