Affichage des articles dont le libellé est Kanevski Vitali. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Kanevski Vitali. Afficher tous les articles

lundi 4 juillet 2011

« Bouge pas, meurs et ressuscite » (Zamri, umri, voskresni!) de Vitali Kanevski (1989)

    Une belle photographie et de beaux plans en extérieur, illustrant l'histoire mouvementée d'un gamin et d'une petite fille livrés à eux-mêmes dans une Russie d'une misère noire... « Bouge pas, meurs et ressuscite » est un film éprouvant, à cause de son sujet traité sur un mode extrêmement réaliste, mais aussi en raison plus simplement de la manière qu'a Kanevski d'utiliser le cinématographe, rendant son film appréciable pour qui sait faire abstraction de la trivialité du propos, de ses personnages qui hurlent continuellement pour se faire entendre quand il ne se flanquent pas dans la tronche une bonne claque tantôt pour manifester leur affection, tantôt pour plaisanter. Assez agaçant à la longue. « Seul atteint à la perfection celui qui renonce à tout ce qui mène vers l'outrance délibérée » disait Paul Valéry, c'est peu dire qu'un tel aphorisme est aux antipodes du ton du présent film... « Bouge pas, meurs et ressuscite » est l'autobiographie filmée de son auteur et réalisateur, Vitali Kanevski. Hommage partiel à « L'Enfance d'Ivan » et aux « 400 coups », il approche nettement plus le second que le premier  malheureusement, tant Kanevski prend le parti de montrer jusqu'au bout les choses plutôt que de les suggérer... A vrai dire il ne pouvait certainement pas faire autrement dans son optique, du moins semble-t-il concevoir la retranscription cinématographique de ses souvenirs uniquement par leur simple reconstitution. Toutefois à son crédit l'on peut mettre ce témoignage édifiant et nécessaire sur la vie de ces enfants violemment maltraités. On peut aussi saluer la prestation des deux protagonistes principaux, la jeune fille, et ce garçon de 14 ans ayant réellement vécu une vie d'enfant abandonné, lui qui est passé plusieurs fois par la prison en dépit de son jeune âge. Si « Bouge pas, meurs et ressuscite » marque tant, c'est surtout parce que c'est une histoire vraie. D'un point de vue artistique, c'est en revanche une oeuvre bien moins mémorable... On y retrouve en effet un certain naturalisme qui n'est pas vraiment pour me plaire... En somme, voilà à quoi ressemblerait à peu de choses près un film de Béla Tarr sans sa virtuosité cinématographique...

[1/4]