Pur exercice de style, « The Artist » ne convainc qu'à moitié. Tout d'abord parce que la volonté de Michel Hazanavicius de ressusciter le cinéma muet est ambitieuse, et qu'on attend le cinéaste français au tournant. Ensuite parce que l'on se demande si le résultat sera à la hauteur des espérances. Finalement on obtient ce que l'on est en droit d'attendre : un film divertissant et plaisant, mais qui peine à se départir de ses hautes influences pour marquer l'histoire du cinéma. Entendons nous bien, si ce long métrage avait été réalisé 80 ans auparavant il n'est pas sûr que l'on s'en soit souvenu. Maintenant, en quoi consiste ce film ? Il s'agit d'une intrigue de gloire puis de chute hollywoodienne rappelant par bien des aspects « Boulevard du crépuscule », mais aussi le fameux « Citizen Kane » d'Orson Welles, toutes proportions gardées. Car il manque bien de la saveur à ce petit drame français. Il faut dire que le jeu de Jean Dujardin, tout en sourires ravageurs et sourcils froncés, finit par être quelque peu éculé. De plus, Bérénice Béjo manque d'envergure pour porter avec son collègue le film sur ses frêles épaules. Il n'empêche que quelques trouvailles de mise en scène et que le ton désuet du film parviennent à charmer de temps en temps. Mais pour qui connaît et apprécie le véritable cinéma muet d'avant 1927, la comparaison se fait forcément aux dépens du présent long métrage. D'autant que le scénario est un peu court et surtout déjà vu... Bref, un film sympathique, sans plus.
[2/4]
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