jeudi 28 août 2014

« Vous ne l'emporterez pas avec vous » (You Can't Take It With You) de Frank Capra (1938)

    « Vous ne l'emporterez pas avec vous » est une véritable explosion de joie et de fantaisie, un film réjouissant au possible, servi par d'excellents acteurs. Capra a le don de l'histoire qui fait mouche, du scénario intelligent qui rassemble les contraires et les préjugés pour mieux les défaire. Ici, il est question de deux familles qui s'opposent : les Vanderhof, dont le grand-père est un homme bon et affable, épris de liberté et d'amour pour son prochain, et les Kirby, dont le père est un homme d'affaire besogneux, cupide, égoïste et suffisant. Mr Kirby veut réaliser une opération commerciale qui mettra son concurrent sur la paille en achetant tout un lot d'habitations dans un quartier résidentiel, afin d'y construire des usines. Mais une petite maison le gène et résiste à son emprise... Celle des Vanderhof ! Sans compter que la petite fille de Mr Vanderhof est amoureuse du fils de Mr Kirby, et réciproquement... Bien évidemment, tous les ingrédients sont là pour promettre une comédie romantique haute en couleur et trépidante, mais ce qui fait tout son sel, c'est son arrière fond de critique sociale et de fable morale (sur la vacuité de l'argent-roi). Dans les mains d'un autre que Capra, ce serait soit mièvre soit raté, avec un humour qui tomberait à plat. Ici, tout est réussi, du moindre second rôle (l'hilarant russe aigri Kolenkhov) aux idées de mise en scène. Il faut dire que la troupe de Capra est excellente, James Stewart et Jean Arthur en tête, sans oublier le grand-père Vanderhof joué par Lionel Barrymore ou Edward Arnold, qui incarne le détestable Mr Kirby avec talent. Mais n'oublions pas la mise en scène de Capra, fluide et intelligente, audacieuse, sans parler du montage rythmé et impeccable. Tout est au diapason pour nous offrir une merveille de long métrage, frais, drôle et très original. Pourquoi ne sait-on plus faire de films comme ça de nos jours ? Quel dommage... Car ça ne demande pas de grands moyens... Juste de l'imagination et du cœur ! A croire que c'est ce qui fait le plus défaut aux cinéastes (du moins à beaucoup d'entre eux) et à l'Hollywood d'aujourd'hui.

[4/4]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire