Le western n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais je concède volontiers que John Ford et ses célèbres « Searchers » ont fière allure! Il s'agit là d'un film épique digne de ce nom, d'une passionnante quête aussi bien spirituelle qu'initiatique, maquillée en divertissement de haute volée. Je ne peux que louer la qualité de l'écriture du long métrage, tant la galerie de personnages et le scénario réservent de nombreux moments de surprise! Les différents protagonistes sont en effet fouillés psychologiquement, et l'intrigue abonde en digressions et autres rebondissements des plus appréciables! De plus la mise en scène est de qualité, même si avec le temps elle a un peu perdu de son éclat en raison de son classicisme. Mais le fait est qu'elle sert le film, et que ce dernier demeure d'une harmonie bienvenue, Ford a donc réussi son coup si j'ose dire. Les interprètes sont bons, voire très bons, même si l'on pourra regretter de temps à autres des expressions empruntées. Il est vrai que le film fait parfois « fabriqué », on sent une mécanique bien huilée à l’œuvre, aussi bien dans les gags parfois maladroits et superflus (bien qu'ils soient souvent fort réjouissants!) que dans les scènes de dialogue et autres disputes. Eh oui, nous sommes bien à Hollywood, nul doute! Toutefois s'arrêter là serait faire preuve de mauvaise foi, car ce ne sont là que des défauts insignifiants au regard de la subtilité (si si!) du propos : « La Prisonnière du désert » est justement une œuvre qui intime de dépasser le premier abord et les faux semblants. Certes il s'agit d'un cinéma peut-être trop « romanesque » dans son écriture et sa dramaturgie, mais c'est aussi et avant tout un puissant récit, et il faut bien le dire un excellent film. S'il ne fallait voir qu'un seul western, ce serait donc peut-être bien celui-là (préférable aux Leone, plus clinquants au niveau de la mise en scène mais ô combien moins justes et profonds).
[4/4]
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