jeudi 16 juin 2011

« Le Labyrinthe de Pan » (El laberinto del fauno) de Guillermo del Toro (2006)

    Une parabole très, trop appuyée sur la force de l'amour et du sacrifice face à l'horreur du monde. Que Guillermo del Toro ait débuté en tant que maquilleur semble évident une fois qu'on le sait : « Le Labyrinthe de Pan » est avant tout un film reposant sur quelques trouvailles visuelles, des personnages, des lieux, des décors, il est vrai fort réussis. Pour le reste nous avons affaire à une oeuvre d'une subtilité pachydermique, avec un méchant bien méchant, de la violence plus qu'explicite (pour bien montrer la cruauté des hommes), des pleurs maladroitement simulés et un peu trop récurrents à mon goût, un scénario en grande partie déjà-vu... Outre que la direction d'acteurs ne soit semble-t-il pas la spécialité du cinéaste mexicain, il ne fait aucun doute que de surcroît c'est bien plus la partie « imaginaire » qui ait été l'objet de toute son attention. La partie sur le franquisme est terriblement banale et mal jouée, gorgée de clichés et arborant un ton dénonciateur/tragique des plus communs, malheureusement... Reste l'aspect fantastique du long métrage, illuminé par la présence de la jeune héroïne, qui quoique n'écopant pas d'un rôle aussi fouillé et original qu'on l'aurait souhaité s'en sort plutôt bien, surtout face au reste de la distribution : c'est la seule à ne pas jouer, à vraiment « être » son personnage. Certes ce parcours initiatique trouve à terme une certaine cohérence, et Guillermo del Toro raccorde plutôt bien ces deux mondes qui en réalité n'en font qu'un. Mais les ficelles sont grossières (sans parler de l'ostensibilité des références), et malgré la bonne volonté (je suppose) de l'auteur, difficile de ne pas buter sur les nombreux défauts... Sans parler une fois de plus de toute cette violence, décidément au diapason de la finesse du monsieur... D'autant que de la réalisation à la photographie artificielle et laide au possible, c'est toute une influence hollywoodienne que l'on sent grever le long métrage, et franchement pas pour le meilleur. 1/4 donc, pour un film qui aurait pu être pire... mais aussi bien mieux, c'est ça qui est le plus terrible...

[1/4]

2 commentaires:

  1. Suite au conseil d'un ami, j'avais essayé de le voir. Mais je n'ai pas tenu jusqu'au bout... J'ai du arrêter au bout de 3/4 d'heure pour finalement revoir une nouvelle fois "L'esprit de la ruche"...

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  2. C'est exactement le parallèle que je me faisais intérieurement : « Le Labyrinthe de Pan » n'est rien d'autre qu'une version pop-corn de « L'Esprit de la ruche ». D'ailleurs c'est amusant de constater à quel point ces deux films se ressemblent... Mais il reste une différence de taille entre Erice et del Toro, qui est celle entre suggérer et montrer.

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